A-t-on besoin d’une initiation à la recherche pour former les enseignants ?

TitleA-t-on besoin d’une initiation à la recherche pour former les enseignants ?
Publication TypeConference Proceedings
Year of Conference2012
AuthorsGinestié, J.
EditorBiagioli, N., & Lozi R.
Conference NameL’initiation à la recherche dans la formation des enseignants à l’Université
Number of Volumes1
Date Published25-26 octobre
PublisherUniversité de Nice-Sophia Antipolis
Conference LocationNice
Abstract

L’universitarisation de la formation des enseignants recouvre partiellement l’histoire des IUFM, depuis leur création en passant par l’extension de leurs missions à la formation continue, leur intégration dans l’université ou le processus de mastérisation. La transition école normale-IUFM indiquait clairement cette universitarisation ; pour le 2nd degré, ce processus n’est pas aussi clair et continue d’opposer la formation disciplinaire au sens universitaire à la formation professionnelle telle qu’elle était pratiquée dans les centres pédagogiques régionaux (CPR). La place de la recherche en éducation témoigne de sa très faible institutionnalisation universitaire et les IUFM ont joué un rôle déterminant pour l’accroître et la développer. De nombreux champs se sont développés – didactique des disciplines, ergonomie des professions enseignantes, anthropologie scolaire, traitement des difficultés d’apprentissage ou d’intégration scolaire, etc. – dans le cadre d’unités de recherche qui se sont multipliées et ont été labellisées jusqu’à la création de structures fédératives de recherche en éducation qui visent à organiser le paysage régional en la matière ; ces initiatives cachent mal la faiblesse générale de la recherche en éducation en France.Dans ce contexte, quel sens donner à l’initiation à la recherche dans la formation des enseignants ? Dans un monde idéal, les masters de formation professionnelle devraient être adossés à la recherche, mais laquelle ? Les IUFM répondent spontanément : la recherche en éducation ; les UFR répondent avec la même spontanéité la recherche scientifique développée dans leurs laboratoires. Les premiers arguent de la nécessité de rapprocher les futurs enseignants de la production des connaissances sur les processus d’enseignement-apprentissage ; les seconds arguent que les futurs enseignants doivent connaitre les processus d’élaboration scientifique des connaissances scientifiques qu’ils auront à enseigner. Cet adossement renvoie à la même opposition professionnel-disciplinaire jusqu’à le caricaturer dans une opposition pratique-théorique. Certains résolvent le problème en essayant de faire évoluer le mémoire professionnel pour le tirer vers un mémoire de recherche, d’autres tentent de renforcer l’universitarisation de la professionnalisation au travers de l’opérationnalisation de concepts tels que celui de praticien réflexif… Dans les deux cas, on aboutit à une forme d’impasse de la valorisation du caractère professionnel par la référence à la recherche (on retrouve ce même constat sur les thèses de médecine qui ne contribuent pas réellement au développement des recherches en médecine). Une chose est l’acquisition des concepts qui fondent l’exercice du métier d’enseignant, autre chose est l’apprentissage d’une pratique professionnelle qui intègre ces concepts et les organise en compétences et connaissances professionnelles. L’évaluation du niveau de maitrise atteint par un étudiant doit pouvoir mesurer sa capacité d’intégration entre ce qu’il acquiert sur le terrain et ce qu’il acquiert à l’université. Cette intégration ne peut pas se réduire à un discours sur… certains outils et méthodologies développés, par exemple en ergonomie ou en didactique professionnels, constituent une aide préciseuse pour penser la place de la recherche dans la formation des enseignants.